- AÉRIENNE (CIRCULATION)
- AÉRIENNE (CIRCULATION)La circulation aérienne englobe tous les aéronefs évoluant dans l’espace aérien ou sur l’aire de manœuvre d’un aérodrome. Elle comprend la circulation aérienne générale, composée surtout des aéronefs civils commerciaux ou privés, et la circulation aérienne militaire, composée d’aéronefs militaires ou d’aéronefs en essais.Le développement rapide de l’aviation a nécessité très vite l’établissement d’une réglementation de la circulation aérienne, définissant les règles générales de pilotage à respecter, dites «règles de l’air», et les services rendus aux aéronefs par des organismes au sol. En particulier, la grande majorité des vols commerciaux ne peut se réaliser que grâce au service du contrôle de la circulation aérienne qui, entre autres, évite les abordages entre aéronefs.La nécessité de réglementer une activité par nature internationale a conduit les États à signer la Convention internationale de Chicago le 7 décembre 1944. L’Organisation de l’aviation civile internationale (O.A.C.I.), dont le siège est à Montréal, au Canada, est l’organisme chargé de veiller à l’application de cette convention et d’établir les règles qui en découlent, sous forme de normes ou de pratiques recommandées.1. Les règles de l’air et les services de la circulation aérienneCes règles générales sont celles que les commandants de bord des aéronefs doivent respecter en vol ou au sol sur les aérodromes.Elles concernent en particulier les procédures destinées à protéger les personnes et les biens au sol, l’action préliminaire au vol, les niveaux de croisière à respecter, la manière de prévenir les abordages et les renseignements à fournir aux organismes au sol, sous forme d’un plan de vol (cf. chap. 3 infra ). Des règles particulières sont destinées aux vols réalisés en pilotage à vue (vols V.F.R., Visual Flight Rules ) ou aux vols réalisés en pilotage aux instruments (vols I.F.R., Instrument Flight Rules ), le vol à vue n’étant autorisé qu’en présence de conditions météorologiques minimales satisfaisantes.Les services de la circulation aérienne, rendus aux aéronefs par des organismes au sol, ont pour objet:– de prévenir les abordages entre les aéronefs lorsqu’ils sont en vol;– d’éviter les collisions sur l’aire de manœuvre entre les aéronefs et des obstacles fixes ou mobiles;– d’accélérer et d’ordonner la circulation aérienne;– de fournir les avis et les renseignements utiles au bon déroulement du vol (service d’information de vol);– d’alerter au besoin les organismes de recherches et de sauvetage (service d’alerte).Les trois premières fonctions constituent le service du contrôle: il est rendu aux vols I.F.R. dans l’espace aérien contrôlé, à certains vols V.F.R. et à tous les vols sur les aérodromes contrôlés; le service d’information de vol est rendu aux vols I.F.R. dans tout l’espace aérien et à certains vols V.F.R.; le service d’alerte est rendu à tous les vols connus des organismes de la circulation aérienne.Le service de contrôle comprend:– le contrôle d’aérodrome, fourni par la tour de contrôle aux aéronefs évoluant aux abords de l’aérodrome;– le contrôle d’approche, fourni par la tour de contrôle ou un organisme de contrôle d’approche aux aéronefs à l’arrivée ou au départ;– le contrôle régional, fourni par des centres de contrôle régionaux (C.C.R.) aux aéronefs en croisière.En France, les personnels qui rendent le service de contrôle sont des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (I.C.N.A.), souvent baptisés «aiguilleurs du ciel».2. L’espace aérienPour faciliter le contrôle de la circulation aérienne, l’espace aérien est d’abord divisé en grandes régions d’information de vol (F.I.R., Flight Information Region ) dont la responsabilité est confiée aux États par l’O.A.C.I. Le service d’information de vol et le service d’alerte sont assurés dans ces régions. À l’intérieur de celles-ci sont définis des espaces aériens dont la classe, désignée par une lettre de A à G, varie suivant le type de service rendu, notamment vis-à-vis des vols V.F.R. L’espace aérien contrôlé (cf. figure) comprend les voies aériennes, ou airways (AWY), dont le tracé est déterminé après étude des axes de trafic principaux ainsi que de la nature et du type des aides à la navigation disponibles des régions de contrôle terminales (TMA) situées au carrefour de voies aériennes et au voisinage d’aérodromes importants; les zones de contrôle, ou CTR, associées à un ou plusieurs aérodromes, assurent la continuité entre le sol et la TMA.En outre, il existe dans l’espace aérien des zones à statut particulier: les zones interdites (installations militaires ou industrielles à caractère secret), les zones réglementées (espace de procédure réacteurs, de vols d’entraînement, protection de site, etc.) et les zones dangereuses (tirs d’engins).3. Le contrôle de la circulationLe plan de volLe plan de vol est un contrat passé entre le commandant de bord d’un aéronef et les organismes de la circulation aérienne concernés pour la réalisation d’un vol. Il est établi à l’aide d’un imprimé normalisé, ou archivé en mémoire d’ordinateur pour les vols répétitifs. Le contrôleur aérien recevra les données essentielles sous la forme d’un strip : indicatif et type de l’aéronef, exploitant, vitesse, origine et destination, ainsi que niveau de vol prévu.Les communicationsL’exploitation de ces informations et le suivi de la progression des vols par le contrôleur lui permettent de délivrer par radiotéléphone (V.H.F en zone proche et H.F. en zone lointaine) des instructions ou des autorisations aux commandants de bord en vue de maintenir des espacements entre les aéronefs de son secteur et d’assurer ainsi la fonction anti-abordage. Bientôt, des liaisons par satellites permettront des communications en temps réel entre les calculateurs des aéronefs et ceux des organismes au sol, qui allégeront les liaisons en phonie.Le contrôle radarLe radar, qui permet de représenter sur un écran la position des aéronefs, est un outil essentiel du contrôle de la circulation aérienne au-dessus des continents. Le radar primaire, longtemps utilisé, fournit des échos bruts que l’on identifie par corrélation avec les informations des plans de vol. Le radar secondaire améliore cette identification grâce à un échange de messages codés avec les aéronefs. Enfin, le radar mono-impulsion permet de déterminer avec précision la position d’un aéronef, et ce sur une seule réponse de celui-ci. Le nombre d’interrogations peut alors être réduit et la majorité des cas de brouillages (garbling ) résolus. Dans le futur, l’utilisation d’un mode à adressage sélectif permettra d’établir une véritable liaison de données entre le sol et les aéronefs.La régulation du traficLa régulation du débit de la circulation aérienne est devenue une fonction primordiale avec l’accroissement du trafic. Le but est d’adapter la demande à la capacité de contrôle disponible ou prévisible dans les régions et zones de contrôle. Les restrictions se traduisent par des attentes au sol ou en vol, ou des déroutements. Ces mesures résultent d’informations en temps réel sur le trafic et sur les organismes de contrôle, et d’une coordination multinationale.Les moyens informatiquesEn raison de l’augmentation de la densité du trafic, du volume de données à traiter, l’utilisation de calculateurs pour effectuer le traitement de ces données et les corrélations nécessaires est indispensable. En France, depuis 1960, le système Cautra (Coordinateur automatique de trafic aérien) est en constante évolution pour assurer un contrôle de la circulation aérienne efficace et fiable.
Encyclopédie Universelle. 2012.